On peut identifier les principales causes du cancer du côlon identifiées par les chercheurs, bien que certaines restent encore floues. Notamment, des maladies inflammatoires comme la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn, ou encore des polypes colorectaux, peuvent en être à l'origine.
Bon à savoir : un test de dépistage du cancer colorectal est proposé tous les deux ans, aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans, asymptomatiques et sans antécédent personnel ou familial. Afin d’inciter la population à effectuer ce test, un arrêté du 1er octobre 2020 prévoit une expérimentation sur 36 mois, consistant en l'envoi postal à domicile du kit de dépistage du cancer colorectal, dès l'invitation, et sans commande préalable. En outre, depuis le 1er mars 2022, les personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage du cancer colorectal peuvent commander leur kit de dépistage en ligne et le recevoir chez elles.
Principales causes du cancer du côlon
Bien que le cancer du côlon soit lié à des causes qui ne sont pas toutes élucidées, de nombreux facteurs de risques sont connus. Parmi eux, on trouve notamment :
- l'âge ;
- l'hygiène de vie (alcool, surpoids, mauvaise alimentation, sédentarité) ;
- les antécédents médicaux :
- personnels ;
- familiaux ;
- la présence de polypes ;
- les maladies inflammatoires du côlon ;
- le syndrome de Lynch ;
- le papillomavirus (HPV), certaines souches étant impliquées chez dans la survenue de cancers de l'anus.
Au final, comme n'importe quel autre cancer, le cancer colorectal est probablement dû à un ensemble de facteurs à la fois génétiques, environnementaux, etc.
Le facteur de l'âge
Plus les personnes sont âgées, plus elles présentent des risques de développer un cancer. Cela est valable pour la majeure partie des cancers et celui du côlon n'échappe pas à cette règle. On remarque les faits suivants :
- Alors que les cancers colorectaux sont extrêmement rares avant l'âge de 40 ans, leur fréquence augmente à partir de 50 ans et elle devient particulièrement élevée au-delà de 60 ans.
- Au final, 94 % des cancers du côlon concernent des personnes âgées de plus de 50 ans, l'âge moyen d'apparition étant de 70 ans.
Bon à savoir : on a également constaté dans certaines études que les personnes de grande taille présentaient davantage de cancers du côlon que les autres ; les hormones de croissance et la puberté pourraient en être la cause.
L'hygiène de vie mise en cause dans le cancer du côlon
L'hygiène de vie est également déterminante en ce qui concerne l'apparition des cancers colorectaux. Elle dépend de certaines habitudes qu'il est important de surveiller pour limiter les risques de développer un cancer.
Aliments à éviter
Pour une bonne prévention du cancer du côlon, il est recommandé de ne pas consommer :
- trop d'aliments gras (de façon générale, il faut éviter les graisses saturées et les protéines animales) ;
- trop de viande rouge ou de viande fumée ou grillée, puisque la consommation supérieure ou égale à 100 g de viande rouge par jour augmenterait de 29 % le risque de cancer colorectal ;
- trop de charcuterie (en raison de la présence des nitrites), puisque la consommation supérieure ou égale à 50 g par jour augmenterait les risques de 21 %.
Pour rappel, la consommation recommandée de viande (hors volailles) est de 500 g par semaine et celle de charcuterie de 150 g par semaine (ou 25 g/jour).
À noter : l'aspect aggravant de la consommation de viandes et de graisses n'a été observé que dans quelques études seulement. Elles relèvent que les personnes qui mangent en moyenne 160 g de viande rouge, d'abats et/ou de charcuterie chaque jour ont trois fois plus de risque de développer un cancer colorectal que ceux qui en consomment 80 g par semaine. En France, la consommation excessive de viandes et de charcuterie a contribué à près de 5 600 nouveaux cas de cancer colorectal en 2015.
Alcool et tabagisme
D'autres habitudes peuvent également rentrer en ligne de compte :
- L'alcool, qui est un facteur de risque important de cancer du côlon lorsqu'il est consommé à raison de plus d'1 verre par jour ou de plus de 7 verres par semaine. Il faut noter en parallèle de cela que le risque augmente en fonction de la quantité d'alcool consommée et non du type d'alcool.
- Le tabac, qui est également un facteur de risque puisque l'on constate que fumer de façon importante et pendant longtemps augmente jusqu'à 3 fois les risques de développer des adénomes colorectaux, eux-mêmes souvent liés à des cancers colorectaux. Il est, en outre, l'une des principales causes du cancer du poumon.
Bon à savoir : l'association d'alcool et de tabac multiplie par 8,6 le risque de développer un cancer colorectal mais l'alcool à lui seul serait responsable de 6 654 nouveaux cas de cancer en 2015 (source : Fiche repère. Nutrition et prévention des cancers, Institut national du cancer).
Aliments à privilégier
Parallèlement à ces limitations, il est important de privilégier la consommation de fruits et légumes frais pour limiter les risques de développer un cancer du côlon, car :
- manger des fibres alimentaires permet d'accélérer le rythme auquel les graisses passent par l'intestin et/ou de diluer la concentration d'acides gras, entraînant ainsi une réduction de l'exposition du côlon à des agents cancérigènes (on trouve également beaucoup fibres dans les céréales complètes) ;
- manger des « aliments anticancer » joue, par définition, un rôle protecteur (à titre d'exemple, une augmentation de 5 g/j de noix et d’arachides est associée à une réduction des risques de 25 % de développer un cancer du côlon).
Bon à savoir : le composé anticancer préventif qu'est le sulforaphane se trouve principalement dans les graines germées de brocoli de trois jours.
Importance de l'activité physique
Par ailleurs, il est important de lutter contre le surpoids, notamment en pratiquant une activité physique régulière, soit environ une demi-heure par jour. En effet, l'inactivité physique constitue un facteur de risque important qui a été clairement établi. On retrouve ainsi un plus grand nombre de cancers colorectaux chez les personnes en surpoids ou obèses.
Inversement, les risques de développer un cancer colorectal diminueraient :
- de 61 % chez les personnes en bonne condition physique (source : publication en ligne dans la revue Cancer) ;
- de 18 % en pratiquant une activité physique (source : Fiche repère. Nutrition et prévention des cancers, Institut national du cancer).
Causes du cancer du côlon : antécédents médicaux
Les antécédents médicaux sont également des causes importantes dans le développement d'un cancer du côlon. Il est important donc d'y être vigilant et de se renseigner. On distingue les antécédents : personnels et familiaux.
Antécédents personnels
Les personnes qui ont déjà eu un cancer du côlon ou des cancers des organes reproducteurs ou du sein présentent des risques de récidive relativement importants. L'apparition d'un second cancer du côlon peut être :
- Soit une récidive locale.
- Soit consécutif à un autre cancer : les femmes, par exemple, présentent davantage de risques de développer un cancer du côlon suite à un cancer gynécologique ou à un cancer du sein.
Par ailleurs, les femmes qui souffrent d'un diabète de type 2 présentent des risques de cancer colorectal accrus, notamment au niveau de la première portion du côlon (côlon ascendant).
À noter : chez les hommes, le diabète n’a été associé à aucune augmentation du risque de cancer du côlon.
Antécédents familiaux
Dans le même ordre d'idées, les personnes dont des membres de la famille ont développé un cancer colorectal sont plus à risque que les autres. On estime que 15 % des cancers colorectaux affectent des personnes dont les parents proches avaient déjà été victimes de cette pathologie ou avaient développé des adénomes. Cette augmentation des risques pourrait être due à la présence de gènes favorisants.
Plus le membre de la famille est proche, plus les risques sont élevés. Ainsi, le risque est de 2 à 2,5 fois plus grand lorsque la personne à avoir développé le cancer était :
- l'un des deux parents ;
- le frère ou la sœur ;
- un descendant (fils ou fille).
De même, plus le parent concerné a eu un cancer à un jeune âge (moins de 50 ans), plus le risque est important.
À noter : en raison d'une mutation génétique, les personnes ayant des ancêtres juifs de l'Europe de l'est (Juifs ashkénazes) ont plus de risques de développer un cancer colorectal.
Présence de polypes
La présence de polypes colorectaux est l'un des principaux facteurs de risque de cancer colorectal. En effet, même si tous les polypes n'évoluent pas forcément en cancer, les risques sont augmentés. Il est important de connaître les caractéristiques suivantes liées aux polypes :
- Plus le nombre de polypes est élevé et plus ils sont volumineux (plus de 1 cm), plus les risques sont importants et ce, même s'il s'agit initialement de polypes bénins.
- De ce fait, les personnes présentant une polypose adénomateuse familiale (une affection héréditaire liée à une mutation génétique) sont plus à risque.
- Dans ce cas, les polypes se développent par centaines voire par milliers et dès l'adolescence.
- Il s'agit d'une maladie rare et même si les patients atteints par cette pathologie sont sûrs de développer un cancer avant l'âge de 40 ans, elle ne représente que 1 % de tous les cancers colorectaux.
- Enfin, plus les polypes sont anciens, plus ils présentent des risques de dégénérer et de devenir malins. Ainsi, chaque polype présente 2,5 % de risques de devenir cancéreux au cours des cinq premières années. Ce risque passe à 24 % au bout de 20 ans.
Causes du cancer du côlon : maladies inflammatoires
Les personnes présentant des maladies inflammatoires du côlon sont davantage susceptibles de présenter un cancer colorectal que les autres. Les deux maladies les plus à risque sont :
- la colite ulcéreuse (ou rectocolite hémorragique, RCH) essentiellement ;
- la maladie de Crohn dans une moindre mesure.
Ancienneté de la pathologie
Les risques de développer un cancer colorectal dépendent en partie de l'ancienneté de la pathologie inflammatoire. Plus elle est vieille, plus les risques sont importants :
- en cas de colite ulcéreuse, le risque augmente de 1 % par an, au bout de 10 ans ;
- en cas de maladie de Crohn, les risques sont nettement plus importants après 10 ans d'évolution.
À noter : la maladie de Crohn a tendance à provoquer un cancer chez des personnes plus jeunes (entre 46 et 55 ans).
Étendue de la pathologie
Plus la surface de côlon concernée par la pathologie est étendue, plus les risques de développer un cancer augmentent. En ce qui concerne la maladie de Crohn, le cancer a surtout tendance à se développer dans les zones qui ont été rigidifiées et dont la fonction intestinale a été altérée.
Appendicectomie prophylactique
On a longtemps cru que l'ablation de l'appendice en dehors de toute crise d'appendicite pouvait jouer un rôle protecteur vis-à-vis de la RCH. Mais une étude a prouvé que cette intervention, si elle est pratiquée chez les patients ayant déjà une RCH et en l’absence d’appendicite, peut multiplier par 17 le risque de cancer colorectal.
L'explication vient du fait que l'appendice est un élément essentiel du système immunitaire qui héberge certainement des cellules spécialisées capable d'empêcher l'apparition de certains cancers.
Syndrome de Lynch
Le syndrome de Lynch (ou HNPCC pour Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer, c'est-à-dire cancer colorectal héréditaire sans polypose) est une pathologie d'origine génétique qui favorise l'apparition des cancers, y compris chez des personnes d'âge moyen (moins de 50 ans).
Si le syndrome de Lynch augmente les risques de cancer colorectal, c'est parce qu'il entraîne la formation de polypes. Le HNPCC augmente les risques :
- de 10 % à 50 ans ;
- de 40 % à l'âge de 70 ans.
Bon à savoir : le syndrome de Lynch reste une pathologie rare et n'entraîne que 3 % de tous les cancers colorectaux.
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Comprendre le cancer colorectal
Sommaire
- Qu'est-ce que le cancer colorectal ?
- Chiffres-clés du cancer colorectal
- Causes et facteurs de risques
- Évolution du cancer colorectal