Polype colorectal

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Un medecin et son patient Thinkstock

 

Parmi les causes du cancer du côlon figurent les polypes au côlon, ces excroissances qui se développent sur des muqueuses et peuvent entraîner des cancers. Ils peuvent jouer un rôle important dans le cancer colorectal, tout comme la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn.

Définition des polypes colorectaux

Les polypes sont de petites excroissances bénignes qui se développent sur une muqueuse (du côlon, de l'utérus, des sinus, etc.). Lorsque ces lésions précèdent un cancer, on parle d'adénomes, le terme de polypes étant utilisé à tort. Deux tiers des polypes colorectaux sont des polypes adénomateux, c'est-à-dire des lésions précancéreuses. Le tiers des polypes restant est sans danger.

Voici les principales caractéristiques des polypes du côlon :

  • Les polypes sont très fréquents au niveau du côlon et du rectum. On en retrouve chez :
    • 7 % des personnes ayant entre 45 et 49 ans ;
    • 15 % des 50-60 ans ;
    • 20 % des 65-70 ans ;
    • plus de 50 % des personnes âgées de 80 ans et plus.
  • Les polypes colorectaux saignent généralement de façon intermittente ; deux tiers d'entre eux saignent au moins une fois par semaine.
  • Les polypes sont des tumeurs du côlon bénignes, non cancéreuses, mais qui peuvent le devenir au fil du temps.

À noter : on ne connaît généralement pas la cause de l'apparition des polypes du côlon ; même si l'on sait qu'ils sont favorisés par les régimes hypercaloriques, riches en viande et pauvres en fibres végétales, comme c'est le cas dans les pays industrialisés.

Polypose familiale : une maladie héréditaire

La polypose adénomateuse familiale (PAF) est une maladie héréditaire. Les caractéristiques et l'évolution de cette pathologie sont les suivantes :

  • Les adolescents développent un nombre très important de polypes colorectaux (plus de 100) au niveau du côlon.
  • Les polyposes familiales dégénèrent systématiquement en cancer du côlon, généralement vers l'âge de 40 ans. Ainsi, les personnes qui sont victimes de cette maladie doivent tous subir une colectomie (ablation du côlon) totale ou partielle, généralement entre 15 et 20 ans.
  • Les PAF sont responsables de 1 % des cancers colorectaux.

Évolution d'un polype au côlon

Le polype, ou adénome, peut rester bénin et ne pas évoluer. D'autres, en revanche, deviennent cancéreux en dégénérant :

  • La partie la plus superficielle est la première à se modifier.
  • Progressivement, la mutation va atteindre les couches profondes et finalement franchir la paroi intestinale.
  • Par la suite, devenu cancéreux, l'adénome va essaimer vers les ganglions lymphatiques voisins, puis vers les organes (foie et poumons notamment). C'est ce que l'on appelle des métastases.

Lien entre polypes adénomateux et cancers colorectaux

Le lien entre les polypes adénomateux et les cancers colorectaux ne fait plus de doute. En effet, on estime que 80 % des cancers du côlon font leur apparition (en 10 ans) à partir d'adénomes. Initialement bénins, les polypes colorectaux les plus susceptibles de donner naissance à un cancer du côlon sont ceux :

  • qui sont volumineux :
    • les risques de cancérisation sont quasi nuls lorsque l'adénome mesure moins d'1 cm ;
    • les adénomes de 1 à 2 cm ont 10 % de risques de se cancériser ;
    • les adénomes mesurant 2 cm sont à l'origine de 30 % des cancers ;
    • le risque de cancer est élevé lorsque les adénomes font plus de 2,5 cm ;
  • qui sont présents en grand nombre (polypose) ;
  • qui sont plats ou dits polypes « sessiles » (par opposition aux polypes pédiculés qui possèdent un pied).

Peu de symptômes

Les polypes colorectaux entraînent peu de symptômes pour ne pas dire aucun. Les seuls symptômes possibles, mais souvent légers donc difficiles à détecter sont :

  • de légers saignements qui sont généralement indolores ;
  • une anémie ;
  • de temps en temps, des troubles digestifs tels qu'une diarrhée ou une constipation.

Dans certains cas extrêmes, lorsque l'adénome est très volumineux, il peut provoquer une occlusion intestinale avec des vomissements et une très importante constipation.

Les polypes du côlon sont donc généralement retrouvés à l'occasion d'un examen ou d'un dépistage du cancer colorectal et non en raison de symptômes avant-coureurs.

Bon à savoir : un test de dépistage du cancer colorectal est proposé tous les deux ans, aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans, asymptomatiques et sans antécédent personnel ou familial. Afin d’inciter la population à effectuer ce test, un arrêté du 1er octobre 2020 prévoit une expérimentation sur 36 mois, consistant en l'envoi postal à domicile du kit de dépistage du cancer colorectal, dès l'invitation, et sans commande préalable. En outre, depuis le 1er mars 2022, les personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage du cancer colorectal peuvent commander leur kit de dépistage en ligne et le recevoir chez elles.

Conduite à tenir en présence de polypes colorectaux

Si des polypes du côlon sont retrouvés (un tiers des cas), ils seront systématiquement retirés pour éviter qu'ils ne deviennent cancéreux. Voici la procédure généralement employée :

  • Découverts au cours d'une coloscopie, les polypes colorectaux peuvent être ôtés avec une pince à biopsie. Les coloscopes sont en effet équipés du matériel nécessaire à cette polypectomie. Il faut noter que les polypes sessiles, qui sont plats et collés au côlon, sont plus difficiles à retirer et nécessitent d'emblée une chirurgie.
  • Les polypes retirés du côlon sont examinés au microscope et s'ils contiennent des cellules cancéreuses, il faudra procéder à une opération du côlon pour retirer complètement le cancer.

Suite à une telle intervention, une nouvelle coloscopie est programmée tous les 3 à 5 ans.

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