Statistiques du cancer du côlon

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Des résultats avec un recul de 2 ans

Les statistiques du cancer du côlon sont plutôt sombres, notamment pour les personnes âgées de plus de 50 ans. Cependant, être vigilant aux symptômes chroniques et violents, suivre un dépistage organisé et procéder à un diagnostic permettent d'augmenter les chances de guérison.

Les statistiques concernant les cancers colorectaux ne peuvent être fournies qu'avec un recul de 2 ans. C'est en effet le temps minimum nécessaire pour que des examens complémentaires, un diagnostic et un traitement puissent être menés à leur terme.

Statistiques du cancer du côlon : premier des cancers mixtes en France

Le cancer du côlon est un cancer mixte, c'est-à-dire qu'il touche aussi bien les hommes que les femmes. Les hommes (52 %) sont toutefois légèrement plus touchés que les femmes et, en tout, 5 % de la population française est concernée.

Dans cette catégorie de cancer, le cancer du côlon est le plus fréquent de tous en France avec 27 814 nouveaux cas en 2018 (1,93 millions de nouveaux cas dans le monde en 2020). Des études estiment que ce nombre, qui a déjà progressé de 50 % entre 1980 et 2000, devrait continuer à croître dans les prochaines années.

Bon à savoir : les dernières données de Santé publique France et de l'Institut national du cancer indiquent qu'on observe depuis quelques années un recul conjoint de la mortalité et de l’incidence du cancer colorectal chez les hommes mais seulement de la mortalité chez les femmes.

Sur un plan géographique, le cancer colorectal est :

  • particulièrement présent dans tous les pays industrialisés : pays d'Europe de l'Ouest, États-Unis, Australie et maintenant le Japon ;
  • très rare en Afrique (où le risque est jusqu'à 30 fois plus faible) ;
  • à un niveau intermédiaire dans les pays d'Europe de l'Est et les pays scandinaves.

Le taux d'incidence mondial est de :

  • 34 hommes sur 100 000 ;
  • 23,9 femmes sur 100 000.

Le troisième cancer le plus fréquent

En France, tous cancers confondus, le cancer du côlon arrive en troisième position des cancers les plus fréquents puisqu'il est :

  • le deuxième cancer chez la femme (20 120 cas en 2018) après le cancer du sein (58 459 cas en 2018) et il représente 12 % de l'ensemble des cancers féminins ;
  • le troisième chez l'homme (23 216 cas) après le cancer de la prostate (50 430 cas) et le cancer du poumon (26 614 cas) et il représente 10,4 % de l'ensemble des cancers masculins (avec 8 976 décès).

À lui seul, l'alcool était responsable de 6 654 nouveaux cas de cancers du côlon en 2015 (source : Fiche repère. Nutrition et prévention des cancers, Institut national du cancer).

Le cancer colorectal représente 15 % de l'ensemble des cancers avec :

  • 40 % de cancers affectant le rectum ;
  • 60 % affectant le côlon (notamment sa partie terminale : le côlon sigmoïde).

Il s'agit également de la deuxième cause de décès par cancer (plus de 17 000 victimes avec 9 209 hommes et 7 908 femmes décédés, en 2018 et 935 000 au niveau mondial en 2020). Les chances de survie à cette maladie sont donc relativement faibles avec une mortalité de l’ordre de 40 % à 5 ans.

Bon à savoir : le cancer de l'anus ne représente que 2 % des tumeurs colorectales et son incidence est de 1 à 2 pour 100 000 habitants : 65 % touchent des femmes (âge moyen de 61 ans) et 35 %, des hommes (âge moyen de 41-42 ans).

Selon les statistiques : les personnes de 50 ans sont les plus concernées

Le diagnostic de cancer du côlon se fait généralement chez des personnes âgées de plus de 50 ans ; 95 % des femmes et 70 % des hommes concernés étant au moins cinquantenaires. L'âge moyen d'apparition est de 65 ans sachant que le diagnostic est en moyenne établi à :

  • 72 ans chez l'homme ;
  • 75 ans chez la femme.

Il tend toutefois à baisser avec la mise en place d'un dépistage de plus en plus systématique. Reste que les dernières données pour la période 2017-2018 montrent que seuls 32,1 % des personnes âgées de 50 à 74 ans à qui s’adresse ce dépistage, y participent.

Le test s’est révélé positif chez 4 % des personnes dépistées (source : Santé publique France). Le test de dépistage du cancer colorectal est proposé tous les deux ans, aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans, asymptomatiques et sans antécédent personnel ou familial. Afin d’inciter la population à effectuer ce test, un arrêté du 1er octobre 2020 prévoit une expérimentation sur 36 mois, consistant en l'envoi postal à domicile du kit de dépistage du cancer colorectal, dès l'invitation, et sans commande préalable. En outre, depuis le 1er mars 2022, les personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage du cancer colorectal peuvent commander leur kit de dépistage en ligne et le recevoir chez elles.

Le cancer du côlon est dans 95 % des cas un adénocarcinome qui, dans la moitié des cas, se développe dans la partie terminale du côlon ou dans le rectum.

En France, 100 000 patients sont équipés d'un anus artificiel, presque tous suite à une opération du côlon.

À noter : seulement 4 % des cancers du côlon sont détectés avant 50 ans, sachant que le syndrome de Lynch est à lui seul à l’origine d’environ 3 % des cancers colorectaux, principalement avant 50 ans.

Statistiques du cancer du côlon : le Nord plus touché

La répartition nord-sud des cancers du côlon en France est variable. En effet, on constate que :

  • la Nouvelle Aquitaine, la région Centre-Val de Loire, la Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté sont les plus touchées avec :
    • 91 hommes sur 100 000, 86/100 000, 82/100 000 et 81/100 000 ;
    • 70 femmes sur 100 000, 61/100 000, 65/100 000 et 61/100 000 ;
  • la région Île-de-France est la moins touchée avec :
    • 54 hommes sur 100 000 ;
    • 46 femmes sur 100 000 ;
  • la Corse se trouve en avant-dernière position (66 hommes sur 100 000 et 56 femmes sur 100 000).

Ces chiffres s'expliquent en grande partie par les différences d'alimentation (la consommation excessive de viandes et de charcuterie a contribué à près de 5 600 nouveaux cas de cancer colorectal en 2015) et notamment la consommation de beurre (graisses animales) en quantités plus importantes dans le Nord, par opposition à l'huile d'olive, plus saine, et emblématique du régime méditerranéen.

Source : Maynadié M, Arveux P, Bouvier AM, Woronoff AS, Tillier C, Cariou M, Billot-Grasset A, Chatignoux É, « Estimations régionales et départementales d’incidence et de mortalité par cancers en France, 2007-2016 ».

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