Opération du côlon

Sommaire

Operation chirurgicale Thinkstock
 

L'opération du côlon est l'une des options les plus courantes dans le traitement du cancer colorectal. Mais d'autres méthodes sont possibles, selon les cas : la chimiothérapie, la radiothérapie ou, en dernier recours, la pose d'un anus artificiel. Enfin, il existe un traitement du cancer du rectum qui lui est spécifique.

Objectifs de l'opération du côlon

Le traitement chirurgical consistant à ôter la partie cancéreuse est le principal traitement du cancer du côlon. Il peut avoir plusieurs objectifs :

  • Retirer la totalité de la tumeur du côlon, notamment lorsque le cancer du côlon est de stade débutant. On retire alors une marge de tissu sain tout autour ainsi que les ganglions lymphatiques qui correspondent à la zone.
  • Retirer le maximum de cellules tumorales avant de procéder à une chimiothérapie du cancer du côlon.
  • Ôter le cancer colorectal lorsque celui-ci récidive dans le bassin ou qu'il atteint le foie ou les poumons (métastases).
  • Soulager certains symptômes lorsque le cancer est à un stade avancé.

À noter : il est possible de vivre normalement même sans côlon ; il peut donc être retiré en totalité (comme d'autres organes tels que la rate ou un rein).

Plusieurs types de chirurgies

Plusieurs méthodes chirurgicales peuvent être employées. La technique la plus adaptée sera choisie en fonction :

  • de l'emplacement de la tumeur (le nom de l'intervention dépend de l'emplacement) ;
  • de sa profondeur (si elle s'enfonce profondément dans la paroi du côlon et/ou du rectum) et de son étendue ;
  • de l'état de santé général du patient étant donnés les effets secondaires d'une intervention de ce type.

De façon générale, on pratique :

  • une polypectomie afin de retirer un ou plusieurs polypes colorectaux et vérifier qu'ils ne contiennent pas de cellules cancéreuses ;
  • l'ablation d'une ou plusieurs tumeurs du côlon ainsi que le réseau ganglionnaire correspondant ;
  • une hémicolectomie consistant à ôter une partie du côlon ;
  • une colectomie consistant à réséquer tout le côlon ;
  • une exentération pelvienne, une intervention consistant à retirer le rectum si le cancer est à un stade avancé et qu'il affecte des organes pelviens ;
  • une opération pour retirer des métastases, hépatiques ou pulmonaires notamment.

Préparation avant l'opération du côlon

Avant l'opération, la patient rencontrera le chirurgien qui lui expliquera le déroulement de l'intervention. Celle-ci étant réalisée sous anesthésie générale, une consultation avec un anesthésiste est également nécessaire.

Avant l'opération du côlon, on fait généralement en sorte de nettoyer le plus possible les intestins (purge colique) afin de limiter les risques d'infection le jour de l'intervention. Pour cela :

  • on doit consommer des aliments précis et on est à jeun pour l'opération ;
  • la veille de l'opération, on prend un laxatif qui va nettoyer le côlon ;
  • le matin même, on peut avoir des lavements destinés à vérifier que le côlon est bien vidé (même si cette préparation est de moins en moins pratiquée) ;
  • des antibiotiques sont administrés par intraveineuse et de façon préventive (pour éviter les infections telles que des péritonites) juste avant de passer au bloc opératoire, en même temps que les produits anesthésiques.

Polypectomie

La polypectomie est l'opération du côlon qui consiste à retirer les polypes. Pour ce faire :

  • Le chirurgien coupe les polypes à l'aide d'un endoscope muni d'un instrument tranchant.
  • Un courant électrique est ensuite envoyé afin de coaguler les tissus et de stopper le saignement.
  • Puis les polypes retirés sont examinés par un anatomopathologiste pour voir si des cellules cancéreuses y sont retrouvées. Si c'est le cas, une autre intervention peut être programmée afin de retirer plus largement le cancer.

Ablation d'une ou plusieurs tumeurs du côlon

Si une ou plusieurs tumeurs du côlon ou du rectum ont été retrouvées au cours du diagnostic, le chirurgien va faire en sorte de les retirer. Il s'agit d'une excision locale utilisée en cas de cancers précoces et donc peu étendus et superficiels. L'intervention est réalisée sous anesthésie générale.

Le médecin procède selon les étapes suivantes :

  • Pour ne courir aucun risque et faire en sorte de retirer le maximum de cellules cancéreuses, il enlève la tumeur avec une marge de tissu sain tout autour ainsi que les ganglions lymphatiques voisins.
  • Ce tissu est par la suite examiné pour déterminer le stade du cancer du côlon et pour s'assurer que le tissu présumé sain et les ganglions ne contiennent aucune cellule cancéreuse.
  • C'est en fonction des résultats de cette analyse que l'on décidera de procéder ou non à d'autres traitements tels qu'une chimiothérapie ou une radiothérapie.

Opération du côlon : résections intestinales

Les résections intestinales sont les principales opérations du côlon réalisées dans le cadre d'un cancer colorectal. Elles correspondent à 2 types d'opérations : hémicolectomie ou colectomie totale.

Comment le chirurgien procède-t-il ?

Quelle que soit la portion de côlon à traiter, le chirurgien va retirer :

  • la partie du côlon concernée par le cancer ;
  • une marge de tissu de sain autour de la tumeur (de 5 à 10 cm) afin de réduire les risques de récidive locale ;
  • les ganglions lymphatiques voisins (une douzaine au moins), en pratiquant un curage ganglionnaire ;
  • le tissu graisseux qui contient les vaisseaux sanguins associés à la partie retirée.

Bon à savoir : l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) a mis au point deux sondes permettant de détecter les cellules cancéreuses lors de l'ablation d'une tumeur. Elles permettent de traquer les cellules tumorales et les ganglions suspects lors d'une opération chirurgicale, ce qui permet au chirurgien d'avoir un geste plus précis et ainsi de sauvegarder les tissus sains. 

Dans la mesure du possible, le chirurgien procède par laparoscopie (ou cœlioscopie), c'est-à-dire en réalisant trois ou quatre petites incisions dans l'abdomen afin d'y introduire un laparoscope (tube muni d'une caméra) et des instruments chirurgicaux permettant de couper les tissus.

Cette technique chirurgicale mini-invasive a de nombreux avantages. Elle permet :

  • d'accélérer la rémission ;
  • de diminuer la douleur ;
  • de réduire les risques de complications (occlusion intestinale ou éventration notamment) et la durée de l'hospitalisation (une semaine en moyenne) ;
  • d'obtenir un résultat plus esthétique.

Si le patient ne peut pas bénéficier de ce type de technique, on procède à une opération chirurgicale standard, c'est-à-dire une intervention à ventre ouvert (laparotomie). Cela implique de pratiquer une incision verticale d'une vingtaine de centimètre (allant du dessus du nombril jusqu'au pubis).

À savoir : la Haute Autorité de Santé souligne que les programmes de récupération améliorée après chirurgie (RAAC), qui sont progressivement mis en place, permettent de réduire d'environ quatre jours et demi la durée moyenne de séjour pour une chirurgie colorectale sans augmenter le risque de retour à l'hôpital.

Par ailleurs, si 5 critères sont remplis, une sortie trois jours après l'opératoire (voire deux pour certains patients) est possible. Ces critères sont : un niveau de CRP inférieur à 150 mg/dL le jour de la sortie, le retour du transit, la bonne reprise de l’alimentation par voie orale, un niveau de douleur inférieur à 5 sur 10 sur l’échelle visuelle analogique et l'absence de fièvre.

Hémicolectomie ou colectomie partielle

Une hémicolectomie est une ablation partielle du côlon. Il en existe de différentes sortes selon les cas.

  • On réalise une hémicolectomie droite lorsque l'on traite un cancer affectant le cæcum (et l'appendice), le côlon ascendant et/ou l'angle colique droit. L'intestin grêle est ensuite rattaché (recousu) à la partie de côlon restante (on parle d'anastomose). certains chirurgiens préfèrent retirer simultanément le côlon ascendant et le côlon transverse.
  • La colectomie transverse consiste à retirer les tumeurs du côlon qui siègent dans le côlon transverse. On retire donc l'ensemble du côlon transverse et éventuellement une partie du côlon ascendant ou descendant selon l'emplacement du cancer. Dans ce cas, les deux parties saines de côlon sont rattachées l'une à l'autre.
  • On pratique une hémicolectomie gauche lorsque l'on traite un cancer affectant la partie terminale du côlon transverse, le côlon descendant et/ou l'angle colique gauche et/ou la partie supérieure du côlon sigmoïde. Dans ce cas, on rattache la partie saine du côlon au côlon sigmoïde.
  • La colectomie sigmoïdienne (ou sigmoïdectomie) consiste quant à elle à retirer les tumeurs qui touchent le côlon sigmoïde (la partie terminale du côlon). Une fois le sigmoïde réséqué, le côlon descendant est rattaché au rectum

Colectomie totale

Comme son nom l'indique, la colectomie totale consiste à retirer la totalité du côlon, c'est-à-dire à la fois le côlon ascendant, le côlon transverse, le côlon descendant et une partie du côlon sigmoïde.

Ce type d'opération est réalisé :

  • en cas de très grosses tumeurs qui envahissent la quasi-totalité du gros intestin ;
  • lorsque les personnes présentent d'importants facteurs de risque de cancer colorectal (causes) :

Une fois le côlon retiré, on rattache l'intestin grêle au rectum.

À noter : suite à cette intervention, les patients auront des selles molles trois ou quatre fois par jour.

Résections intestinales
Type de résection Opération réalisée (en foncé, la partie retirée)
Hémicolectomie droite
Colectomie transverse
Hémicolectomie gauche
Colectomie sigmoïdienne
Colectomie totale

Opération du côlon pour retirer des métastases

Si le cancer colorectal a entraîné des métastases au foie ou aux poumons, on peut envisager les interventions suivantes :

  • Dans le cas d'un cancer du foie, retirer un lobe du foie s'il n'a pas développé plus de trois métastases (généralement, on programme une seconde intervention deux ou trois mois plus tard).

Bon à savoir : si les tumeurs hépatiques sont multiples, il est parfois possible de les ôter chirurgicalement mais, dans ce cas, l'opération devra s'accompagner d'un traitement chimiothérapeutique (avant et après l'intervention) afin de réduire la taille des tumeurs et de faciliter leur résection.

  • Dans le cas d'un cancer du poumon, retirer un poumon quelques mois plus tard après une chimiothérapie et une radiothérapie.

Parallèlement, il faut retenir les informations suivantes :

  • Si le péritoine (membrane qui tapisse l'abdomen, le pelvis et les viscères) est touché, il est possible de retirer les métastases uniquement si elles sont peu nombreuses et peu étendues, c'est-à-dire si elles peuvent être ôtées en même temps que le cancer.
  • L'opération visant à retirer les tumeurs isolées est le seul traitement qui puisse permettre une guérison du cancer.
  • Les autres localisations de métastases (os, cerveau, etc.) ne peuvent pas être traitées chirurgicalement. Seules la chimiothérapie et la radiothérapie sont adaptées pour prolonger et améliorer la qualité de vie des patients mais n'assurent pas la survie du patient.

Aussi dans la rubrique :

Traitements contre le cancer colorectal

Sommaire

Ces pros peuvent vous aider