Cancer du côlon : survie

Sommaire

Survivre au cancer du côlon dépend notamment du stade auquel se trouve la maladie, quelle est l'évolution de la tumeur et de la présence ou non de métastases.

Les chiffres de la survie au cancer colorectal

Comme pour toutes les statistiques, les données concernant la survie en cas de cancer colorectal ne sont que purement indicatives. Il faut prendre ces chiffres en ayant en tête les paramètres suivants :

  • Il s'agit d'estimations très générales qui sont susceptibles de varier de façon considérable en fonction de nombreux facteurs (pathologies associées, réaction au traitement, état de santé du patient, etc.).
  • Par ailleurs, ces chiffres ne peuvent se baser que sur des données des années précédentes et ils n'intègrent donc pas les résultats que peuvent obtenir de nouveaux traitements potentiellement plus performants.
  • De même, le dépistage organisé étant relativement récent, il n'a pas encore pu avoir un impact significatif sur l'évolution des taux de mortalité (le taux de participation au programme national de dépistage reste en dessous des recommandations européennes de 45 % minimum puisqu'il n'est que de 33,5 % sur la période 2016/2017). Afin d’inciter la population à effectuer ce test, un arrêté du 1er octobre 2020 prévoit une expérimentation sur 36 mois, consistant en l'envoi postal à domicile du kit de dépistage du cancer colorectal, dès l'invitation, et sans commande préalable. En outre, depuis le 1er mars 2022, les personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage du cancer colorectal peuvent commander leur kit de dépistage en ligne et le recevoir chez elles.

Bon à savoir : la coloscopie peut entraîner 0,2 ‰ de décès et 50 % des complications sont d'ordre cardio-vasculaire ou respiratoire et sont responsables de 60 % des décès.

Pronostic en cas de cancer du côlon

Le cancer colorectal est un cancer particulièrement dangereux car il est le deuxième cancer le plus mortel de tous, après le cancer du poumon (17 117 décès en 2018). Cela est en partie dû au fait qu'il touche un grand nombre d'individus (43 336 personnes en 2018).

Source : Santé publique France « Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 ».

Toutefois, certains éléments permettent de positiver :

  • Les tumeurs du côlon qui ne franchissent pas la paroi du côlon ou du rectum présentent un meilleur pronostic que celles qui ont traversé la muqueuse et/ou qui se sont propagées vers d'autres organes.
  • Plus le nombre de ganglions lymphatiques atteints est faible, plus favorable est le pronostic.

On comprend alors que connaître le stade de chaque cancer du côlon est essentiel pour établir un pronostic et les chances de survie du patient.

Statistiquement et tous stades confondus, les chances de survie en cas de cancer colorectal sont de 60 % à 5 ans en France (c'est-à-dire que 60 % des personnes sont encore en vie 5 ans après le diagnostic de leur cancer du côlon) :

  • Ce résultat est l'un des meilleurs de l'Union européenne.
  • Son taux de survie à 5 ans est le deuxième meilleur au monde pour les femmes (59 %) et le cinquième meilleur au monde chez les hommes (61 %).

Cependant, de nombreux autres facteurs sont à prendre en compte, notamment :

  • le stade du cancer ;
  • la localisation de la première tumeur ;

Bon à savoir : si la première tumeur est placée au niveau du côlon descendant, du côlon sigmoïde -partie terminale- ou du rectum, les chances de survie sont meilleures (33 mois) que si elle est placée à droite, au niveau du côlon ascendant (19 mois seulement).

  • l'âge du patient ;
  • son état de santé général et ses antécédents (personnels et familiaux), étant des causes importantes de la maladie ;
  • les traitements du cancer du côlon choisis (les patients dont la première tumeur touchait le côté gauche répondent mieux au traitement de chimiothérapie par cetuximab ou par bevacizumab que les autres) ;
  • sa réaction aux traitements (s'il peut les supporter ou non) ;
  • sa combativité (son état d'esprit vis-à-vis de la maladie) ;
  • sa condition physique (une étude publiée en ligne dans la revue Cancer tend à prouver que, chez les personnes ayant développé un cancer colorectal, celles qui avaient la meilleure forme physique présentaient un risque de décès réduit de 89 % grâce à l'exercice physique).

Chances de survie au cancer du côlon en fonction du stade

On obtient le tableau suivant si l'on affine les chiffres qui sont :

  • de 58 % de survie à un cancer du côlon, au bout de 5 ans ;
  • en fonction du stade, au bout de 10 ans.

Bon à savoir : au moment du diagnostic (qui intervient en moyenne à 71 ans chez l'homme et à 73 ans chez la femme), 44 % des patients présentent un cancer (du côlon ou du rectum) à un stade précoce et un tiers à un stade avancé.

Chance de survie au cancer du côlon en fonction du stade
Stade du cancer du côlon Survie à 5 ans
Polype avancé Proche de 100 %
Stade I 93 %
Stade II 80 %
Stade III 47 %
Stade IV 5 %

Lorsque le cancer du côlon est au stade IV, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un cancer colorectal métastatique, l'espérance de vie moyenne est de l'ordre de 2 ans. Dans ce cas, le traitement de chimiothérapie n'est que palliatif et il s'accompagne de nombreux effets secondaires, eux aussi délétères.

À terme, 80 % des malades qui décèdent d'un cancer colorectal ont des métastases hépatiques.

À noter : les chiffres sont légèrement plus faibles en ce qui concerne le cancer du rectum et les taux de survie relatifs à 10 ans sont inférieurs même si, théoriquement, en cas de non-réapparition du cancer durant cette période, le patient est considéré comme guéri.

Chances de survie en fonction de l'âge

L'âge est également un facteur déterminant concernant les chances de survie des patients atteints d'un cancer colorectal. En effet, la survie relative à 5 ans diminue proportionnellement à l'âge. Elle est de :

  • 71 % chez les personnes âgées de 15 à 55 ans ;
  • 55 % chez les personnes ayant 75 ans et plus.

Toutefois, c'est dans la phase initiale de la prise en charge que la probabilité de décès est maximale. Les personnes qui n'étaient pas décédées à la fin de la première année avaient par la suite de meilleurs taux de survie, avec 79 % pour les plus jeunes et 72 % pour les plus âgés.

Au final, l'âge moyen au moment du décès par cancer du côlon est de :

  • 77 ans chez l'homme ;
  • 81 ans chez la femme.

En 2018, on recensait 9 209 décès d'hommes (plus de 24 000 en 2017 en Europe) et 7 908 décès de femmes (21 000 en 2017 en Europe) suite à un cancer du côlon. Ce taux tend à diminuer de façon similaire chez les femmes (-1,6 % par an entre 2010 et 2018) et chez les hommes (1,8 % par an).

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